Larguer les ammares!
« Où laisser son ancre en France?
Un sec entre Veyron et Planier.
Pour clôturer ma partie de pêche amateur, parmi les vrais pêcheur, l’ancre s’enrrague sur un fond de 28,50 m entre le Veyron et Planier.
Après plusieurs tentatives en force, d’abord la puissance des vagues puis avec de la vitesse au moteur je m’apprête à laisser le mouillage sur place. L’idée d’aller accrocher un orin à l’ancre en plongée me traverse l’esprit sans me convaincre eu égard aux conditions météo, les difficultés à rejoindre le bord à la sortie, le fait d’être seul, le matériel difficile à mettre en oeuvre car placé sur la plage arrière sous la poubelle retournée et puis l’annexe est « ficelée ». Sans compter que mise à l’eau elle se retournerait « en deux coups les gros ».
Une fois les préparatifs d’abandon terminés l’idée de tenter ma dernière chance fuse comme un éclair et je remet les gaz. 3 N, 4N, 5 N, des bruits, des cris puis plus rien, surprise la vitesse chute un poil puis se stabilise aux alentour des 3,5 N. Les fois précédentes le voilier enfournait tout son nez dans la mer en furie entamant un de ces demi tour qui rappellent le refus du cheval, les vagues en profitant pour le chahuter par le travers. Je continue vers des fonds plus marqués en traînant le fardeau espérant qu’il ne raccroche pas….Gaara emmène son équipage et je n’ai de cesse de poursuivre ma route en direction de l’est pointant vers le Tiboulen de Maïre pour des fonds plus marqués, je pense toujours que l’ancre puisse être au bout. A 1,5 N je m’affaire au guindeau qui par ailleurs à rendu l’âme et tourne fou, bris de clavette probablement et autres dégâts? Le bout frappé à la chaîne précédemment me sert à hisser celle ci à l’aide du winch de pied de mât remis en état le mois précédent,et merci le pilote automatique, homme de providence! après un rapide coup d’oeil à la cartographie pour optimiser ma garde de profondeur, je cale le pilote sur le Frioul et termine la remontée de …la chaîne! Quid de l’ancre!!! Heureusement j’ai pris les coordonnées GPS avant de commencer mes investigations au mouillage. Appel à Jean Michel sitôt rentré par mail et refuge au CNTL au Vieux Port pour réparation, non sans avoir effectué une petite visite à Morgiret pour un éventuel mouillage forain de fortune. Là malgré l’eau très plate le vent pénétrant dans les rafales… la sagesse ( Il m’en reste) dicte ma conduite. »
Dérapage à Port Pomègues
Mouillé par 10 mètres de fond avec 45 mètres de chaîne à l’eau à Port Pomègues; L’ancre posée à 7 mètres, la Kobra de 20 kg (toute neuve) a fini par draguer sur 200 m environ puis s’est accrochée à …un cordage de fond qui je suppose a participé à me retenir à la sortie de la calanque de vers 9h30 ce jeudi 28 janvier 2010. Elle a tenu toute la nuit par 7/8 de NW. Chez nous ce Mistral est féroce par ses rafales!…mais voilà toute chose a ses limites.Donc la limite est Force 8 avec rafales sur du sable dur à faible profondeur et gros développement de chaîne au fond!
Le Marquis de Morgiret.
De Morgiret à la Pointe rouge.
Ce samedi 27 février 2010 nous allons déjeuner de concert avec Claude et ses copines. Je me présente à Morgiret ce matin de changement de mouillage comme tant d’autres. Je m’applique à rentrer mes deux ancres l’une après l’autre comme au champs en un sillon parfait et profond! L’empenelage appelle-t-on ça. Aïe les pauvres molusques dans le sable. Bref la chose est plantée et bien plantée. Le brunch ce passe bien mais les drôles doivent déguerpir avant l’orage ou du moins le coups de vent. Je reste donc seul en cette belle après midi d’ondée. Préparé comme il n’est pas permis à accueillir les vents de force 7 et 8 annoncés de la nuit suivante je veille jusqu’à trois heures du matin avec force tours de manivelle sur le cocotier (Entendez par là le minuteur à oeufs) à coups de quarts d’heure. Le 7 le 8 et du 9 se passent et Dieu seul sait pourquoi, le bateau se comportant bien il se trouve que je m’assoupie en omettant de tourner le cou du cocotier…Tant et si bien qu’une heure plus tard je me réveille (comme tout bon marin; x ième sens) GAARA immobilisé au milieu de l’entrée de la calanque.
Bon, dans du 9 et seul à la manoeuvre pas question de bouger, ça tombe bien le bateau ne « bronche pas de là » et je passe au café, sacré café! Il est quatre heures, deux heures plus tard tout se calme…
Parfait se dit on en son fort intérieur, je déjeune et vers 8 h 30 je lève l’ancre, « pose » le bateau au Frioul et file d’un coup de navette à Marseille pour rencontrer mes acheteurs. Je m’apprête à céder mon surf de neige burton et les boots, derniers vestiges me rattachant virtuellement à la terre. Mais voilà après un copieux petit déjeuner et à l’heure prévue le coup du mouillage qui ne veux pas monter. Les allées et venues avant arrière côté et autre mou dans la chaîne n’y font rien. Soit me dit-je avec deux ancres au fond un calme pareil et une renverse prévue pour le soir, je le laisse là. Je règle la chaîne pour que le bateau évite avec aisance et sécurité. Je m’en vais prendre la navette et revenir tôt, c’est à dire vers midi et demie. Que néni pas sitôt arrivé au Vieux Port vers 10 h 30 voici que les drapeaux se lèvent et frétillent comme au premier jour de leur vie! Et que fait GAARA pendant ce temps là, il en profite pour tenter de s’échapper, tordant la verge de l’ancre à 45 °, réussissant à se décrocher mais le rappel de la chaîne qui traine au fond le contraind à se frotter aux rochers. Le bougre en oublie que la roche est dure. Il en est quitte pour de belles blessures sur ses flancs. Au bout d’un moment il en perd même son safran qui poussé vers le haut prend un mauvais coups latéral et glisse petit à petit par le fond, mêche tordue, dans trois métres d’eau. A vue de nez cette sarabande ne dure qu’une heure peut être.Lorsque je rentre le doute me prends et il me semble voir le rocher et GAARA fleurter. Pourtant tout est calme, seul le ressac agit. Diantre ça ne ce passera pas comme ça! Action réaction comme on dit chez les braves, j’essaie de me dégager au moteur cependant le couignement de l’hélice et le manque de manoeuvrabilité sans safran m’arrêtent vite. Chaque coup de boutoir m’arrache un peu le coeur! Sors le mouillage de secours vas le jetter, hâles toi dessus, sors un fillin de 50 métres et un bout de chaîne à frapper autour d’un rocher vas le poster, tires là dessus, retournes retirer le premier, jettes le plus loing – pour un peu mon « nègue chien » se retourne et moi avec- tires dessus, tout ça sous l’oeuil -et peut être même pas- d’un plaisancier pêchant tranquilement sur son voilier en famille à une demi encablure de là mouillé dans la calanque! Enfin mission accomplie, le navire est retiré du roc! Il ne me reste qu’à appeler l’assistance…un dimanche sur l’eau. Ô miracle non sans avoir attendu quinze longues minutes au téléphone il m’est répondu » on s’en occupe, voici un numéro de sinistre, on contacte l’expert de la région… chance qu’il fût disponible. Et puis les marins pompiers arrivent sur leur zodiac, braves comme tout proposant leur aide d’ailleurs bien venue lorsque la « Bonne Mère » de la SNSM me prend en remorque m’obligeant à abandonner tous mes mouillages sur place. Ils les récupéreront dans la soirée. Je les remercierai avec quelque boisson dont on vante les mérites dans notre belle région! C’est le moins que je puisse faire car m’ont ils dit la chaîne faisait trois tours autour des rochers au fond. Quand je pense que ça ne m’a même pas retenu GAARA, quel tempérament! La Bonne mère du haut de son rocher a dû fermer un oeuil! Mais de l’autre elle a fait que le bateau ne coule pas, « alors je lui en veux pas » comme on dit par ici. Toujours est il que j’ai fini par coupler avec la « Bonne Mére » de la SNSM pour une promenade jusqu’à la Pointe rouge. Petit tour à terre et grand soins de ma part aux flancs blessés. Il m’en a un peu fait voir pendant ces 32 jours de labeur le GAARA! J’en ai perdu quelques kilos ce qui me fait ressembler au jeune homme que j’étais -pour ce qui est du poids- bien sur. Quand ce n’était pas les bosses c’était les drosses et quand ce n’était ni les unes ni les autres c’était le puisard avant et encore les poulies du safran etc.
Mais voici qu’il flotte à nouveau et bringuebale de crique en crique. Ces jours calmes d’anticiclone de fin avril sont propice au…bricolage à bord car bien sûr par exemple toutes les pompes à eau ont un problème différent mais en ont un. Quelques allé et retour en ville, ben j’en profite pour « gribouiller » ces lignes.
Lundi 03 mai départ en navigation. GAARA va se « dégourdir » dans les eaux de la Méditérrannée. C’est l’intermède de l’Italie avec mon ami Laurent. Douze jours de promenade de force 7 en pétole…c’est la Méd! Bref effleurement de la Corse.
Bon vent belle mer! (Août 2010)
Sur la traversée Gibraltar Madère, j’ai perdu l’ordi (donc la nav) dès le deuxième jour et durant deux jours. Puis 1h après lui, le pilote auto a rendu l’âme. Je me suis donc dépanné avec le viel ordi -en spare- que j’ai sorti de derrière les fagots (Hé oui il y en a à bord) mais je n’avais pas les gribs météo dessus bien sûr. En fait un peu pressé par le mal de mer j’ai tenté d’enfiler…sans regarder! le jak venant de la BLU (pour descendre les fax météo) dans le trou de la prise « usb », résultat petit courjus entre la masse et l’alim de l' »usb » et le thermique a sauté. Ne le sachant pas je l’ai cru mort et ne m’en suis apperçu que deux jours après au demontage du DD pour récupérer les données; vous savez ce que c’est, on fait une dernière action et hop, ça démarre, tenté de croire au miracle qu’on est!!! Mais la science est là et veille. Il y a donc un disjoncteur thermique sur l’alim de ces petites machines.
Heureusement un poisson m’attendait au bout de la ligne.
J’ai donc fait du camping sauvage au beau milieu de l’océan durant les trois autres jours de traversée, c’est à dire que je barrais sans arrêt et que pour Manger Boire et Dormir… je mettais en panne sur le bord de la route (Du vent) car on ne peux absolument pas lâcher cette put… de barre! Ceci dit j’ai trouvé des parkings partout et pas de gêneurs. Douche à l’arrière au beau milieu de l’océan, « presque nuits » de sommeil avec pour tout repère le fagnon éclairé en haut du mât se balançant gracieusement au grès de la houle du soir, les étoiles et les nuages avec couché de soleil et percée de lune!
Le coup de l’élastique ça ne fonctionne qu’au prés serré et avec rafales,là le vent était secteur arrière et pas assez fort pour les grosses embardées et le rappel de l’élastique, c’est à dire que le safran ne partant pas il ne peux donc être rappelé, c’est le bateau entier qui change de route pivoté par le paquet de mer de la houle croisée. Cependant il en faisait de belles dans le sens du cap à suivre, il partait suivant la houle à 45 degrès en 2 secondes!
Mais dans l’ensemble ça c’est très bien passé, j’ai même cuisiné un peu, je n’étais pas pressé, les enfants ne pleurent plus à la maison…Le temps était partiellement couvert tout au long du trajet.
Cinq jours et demi après mon départ j’ai mouillé dans le petit port de Porto Santo ou était déjà arrivé un bateau de connaissances de Gibraltar qui n’as pas eu d’ennui lui sauf à faire un peu de moteur la dernière demi journée car pétole, comme moi en arrivant.
Je vais adhérer à « Sail the world » pour les réduc dans certaines marinas, le suivi du bateau peut être…
Je suis en train de préparer le moteur du pilote de rechange qui sera moins puissant mais qui devrait le faire quand même. Sur celui qui a lâché, une couronne d’entraînement a perdu toutes ses dents (Comme moi), ça marche beaucoups moins bien!! (Impossible de faire l’accent ici!).
2/3 jours à Porto Santo et saut de puce sur Madère. Là ce sera visite et compagnie. J’ai du mal à sortir le vélo avec mon « neigue chien », celui là ne roule pas encore sur l’eau et celui ci n’est pas tolérant quand à la place pour embarquer.
A propos du pain il est toujours aussi peu levé après cuisson, mais mangeable tout plein! Le four ne dois pas dépasser les 150 ° et c’est sans doute trop peu.
Et le réveil du pâton c’est combien, c’est quoi? (ça c’est pour Jean Mi, qu’il développe!)
Donc premier carpaccio de poisson (le mien)!
Ziguinchor le 16 03 2011
Me voici dans cette Casamance attendue…
Après quelques rapides tour dans les bolons du sud, je séjourne à Ziguinchor devant l’hôtel »Kadiandoumagne » où j’ai planté la pioche depuis 10 jours. Le visa expirant bientôt, il faut envisager la démarche de renouvellement!
Quelques bateaux sont présents sur ce site de mouillage tranquille et où cependant les marées combinées aux vents réservent quelques surprises aux équipages. Le vent est tournant et épisodique selon un cycle assez régulier au cour de la journée en cette période de sécheresse et sait parfaitement s’entendre avec le courant entrant ou sortant ressenti jusqu’ici loin de l’océan; au résultat, parfois les navires flirtent quelque peu les uns avec les autres. Gare à celui qui est absent!
J’ai retrouvé avec bonheur des amis français venus avec l’association »Solidarité Sénégal ».
Au programme quelques rencontres aimablement suggérées par Maxime de l’Océanium sur ma demande.
Ziguinchor le 27 04 2011
De retour sur Ziguinchor pour quelques jours et le train train des courses alterné par quelques séances de cinéma ou concert à l’alliance Franco Sénégalaise.
J’ai séjourné 15 jours dans les bolons du sud notamment celui de Djembering petit havre de paix. J’ai rejoins le festival de musique dit des « rizières »à travers la brousse trois jours durant revenant parfois au bateau vers trois heures du matin par le sentier à peine visible, mais quel bonheur de cheminer sous cette voûte étoilée de Casamance après s’être littéralement saoulé de musique Africaine. La rencontre avec le collecteur de « Bunuk », le vin de palme tiré du palmier Ronier, fut inévitable tant parce qu’il était proche du bateau que par sa curiosité à aborder un voilier osant s’aventurer jusqu’au fond de ce bolon et à offrir un échantillon de Bunuk. Déception quand il s’avéra que celui ci joue le « sorcier » de service dans son campement le vendredi de chaque semaine pour les touristes du Club Méditerranée de Cap Skiring promenés en 4×4 …Sic! Nous garderont malgré tout de bonnes relations et partageront même un jour avec des amis les huitres de palétuvier grillées par ses soins. L’eau étant un tantinet plus claire je suis passé sous la coque pour…gratter!
Puis cheminement tortueux par les raccourcis qui rallongent mais évitent le passage par le poste des marins Sénégalais évitant ainsi la fastidieuse descente à terre pour remplir une mauvaise formalité de contrôle de passage vers cette zone proche de la frontière Guinéenne, et vice versa au retour. Un minuscule écart de route et hop sur le banc de sable! Bien, sitôt le bateau incliné par le manque d’eau…grattage du flanc gauche! Et oui car Gaara à tendance à se coucher sur son flanc droit si rien ne l’en empêche. Les flots le remirent dans une posture plus honorable pour un voilier et nous repartîmes vers Heidj non sans avoir récolté quelques huitres!
Séjour dans le bolon face à Heidj, dégustaion de coques, d’huîtres de bulots (à s’en rendre malade avec ces derniers). Lessive au puits et plein d’eau potable au sceau et bidons à dos d’homme. Visite à Paul et jackie couple mixte installé là entre pêche culture et élevage. Achat d’un poulet pur label « bolons de Casamance » cuisiné plus tard à Ziguinchor par Jacqueline à la Sénégalaise. Soirée coque et riz au vin blanc d’Espagne. Sans oublier la petite séance de …grattage pour parachever le travail sous la coque et l’hélice avec remplacement de l’anode.
Le retour vers Ziguinchor passera par une halte chez les pêcheurs Diolas le long du fleuve sédentaires d’un minuscule bout de terre ne dépassant des eaux que par miracle et encore pas durant l’hivernage (Saison des pluies). Soirée à la lueur des bougies à partager alcool (Pour ma part) nourriture et tranches de vie. Cette vie qui s’articule autour d’une famille « logée » dans le confort d’une case éphémère et de pêcheurs indépendants dormant à même leur minuscule pirogue de Rônier attachée à un bâton planté dans le « Poto Poto » du fleuve. Pour la cuisine ces derniers descendent leur attirail ainsi que leur riz et le réembarquent sitôt fini et ils trouvent le moyen de nous offrir le thé! Si ce n’est pas une vie de nomade…à côté Gaara est un palace!
Dakar le 22 juillet 2011
Derniers tours de ville à la recherche des produits de ravitaillement en prévision du séjour de quelques mois aux iles du Cap Vert.
Dernières récupérations de pièces réparées pour bichonner GAARA.Derniers accros avec les « Banabanas » petits vendeurs de rue qui prolifèrent dans la ville et le long des axes routiers principaux. C’est le moyen d’existence de millier d’hommes majoritaires sur ce « sport » là, les femmes étant d’avantage orientées vers la vente ambulante de nourriture préparée « Tieu bou dien » et autre plat national servis sous bâche et cabanons éphémères. Elles excellent également dans les légumes et fruits courants en petits paquets soigneusement agencés sur leurs étals de fortune à même le trottoir ou l’asphalte! Tout se négocie au franc arrondi si possible 500 ou 1000 cfa d’où elles tireront quelque maigre subside pour le soir nourrir la famille…de quelque maigre nourriture!
La chaleur est souvent dissipée par de courtes rafales de brise balayant les rues et vous aveuglant d’un voile de poussière aussi subit que destructeur pour la cornée, chassant l’espace d’un rêve les gaz polluants des véhicules surabondants et claxonants pour les mieux concentrer l’instant suivant à l’angle de la prochaine rue. Ceux là ne sont pas les seuls nuisibles à cracher sous vos narines car aux incessantes coupures d’électricité les Dakarois on opposés une armée de groupes électrogènes crachotant et hoquetant dans un gentil vacarme qui accompagne le pèlerin des rues. La souplesse est de mise pour négocier les passages incessants entre chaussée et trottoir où de toute manière il faut scruter le terrain devant ses pieds. Ici le distinguo n’est pas fait par les conducteurs pour se garer et par conséquent des piétons ainsi que la valse des charrettes de transport déhalées en savates rappées par de solides maigrichons suants sous le soleil.
Dans ces artères petites ou grandes qui foisonnent d’une population déambulant nonchalamment on s’y comprend en Wollof mêlé de Français Sénégalais – Lire; prononcé très vite, extrêmement roulé et tronqué voire bien transformé – Mais on y perçoit plus de musicalité que cela, du créole Guinéen au Malien et autre Nigérien entre les klaxons et interpellations à force voix…On apprend à distinguer la note des klaxons des vélomoteurs de celle des 4×4 ou encore des taxis.
Je vais mettre fin aux nombreuses allées et venues – pour promesses souvent non tenues – à la recherche de quelque produit.
L’espace de quelque jours que durera la traversée me procurera le dépaysement radical comme le dicte la vie du marin et tant mieux.
L’esprit dégagé de cette quête incessante à l’argent que pratique la faune de ces ambulants pèse sur l’ambiance.
Ces gens sont indigents et on étale sa richesse dans des 4×4 et devantures de luxe ainsi que des villas et immeubles commerciaux.
Les pays environnants crachent leur flots de migrants. Le Sénégal est en vague marche mais depuis quand et pour combien de temps encore avant qu’il ne rechute. La fracture s’y ressent très vivement. Elle est en tous cas dans les âmes fissurées et torturées par une pseudo démocratie corruptrice. Tient bon le caractère et la nature Sénégalaise qui leur permet malgré cela de faire le dos rond. Je retiendrai pour ma part ce trait là.
J’aurai dit précédemment que la baie de Hann devant le club de voile était trop polluée, l’Océanium aura été un havre de paix et lieu de rencontre alliant un club de plongée et une association écologiste extrêmement active dans le domaine de la préservation de la nature et par la même de la qualité de vie du peuple Sénégalais voire de sa survie. Le désert gagne sur « terre comme en mer ». La surpêche et l’exploitation des ressources forestières incontrôlées et frauduleuses minent le potentiel de ce pays. Le Sénégal reçoit moult émigrés des régions environnantes qui pratiquent la survie coute que coute n’hésitant pas à outrepasser les lois naturelles d’équilibre.
Le temps dans cette enceinte y est à la mesure de l’Afrique on y plonge en mer avec insouciance et bonne humeur. Il y a aussi de la place pour la fête régulièrement.
Le bateau se dandine gentiment à quelques 300 mètres du rivage. Je lui cajole les flancs au gré de mes humeurs et de la pousse des algues. De la « ligne d’eau » à ma « ligne propre » il n’y a que bénéfice pour ma santé, l’eau étant à 32 degrés. Et puis riz poisson légumes ça préserve des kilos parasites et de l’engonce-ment.
A bientôt donc au Cap vert ce morceau d’Afrique qui s’en est allé un jour vers le large…
Praia le 14 Aôut 2011
Le Cap Vert depuis 15 jours déjà; port de Praia sur l’ile de Santiago au sud de l’archipel.
Content de retrouver les couleurs de la vraie mer. Mais voilà la prévision météo aurait fait pâlir d’inexactitude n’importe quel météorologiste….Traversée au trois quart sans vent. 48 heures de moteur et si peu de toile dehors. La mer un peu croisée comme à son habitude. Route un peu sud pour profiter des vents au début. Un autre voilier par le nord a fait la même…
On se demande comment l’archipel a pu s’éloigner de l’Afrique avec si peu de vent. A croire que les premiers Capverdiens avaient de bonnes rames!
Une Bonite en route pour le carpacio. Puis les provisions de viande de Dakar partagées avec les voisins à l’arrivée.
Dans la rade de Praia par contre le gris est de rigueur car une drague Russe s’époumone à la tâche depuis 15 jours et pour encore 10 autres.
Le mouillage roule quasi en permanence sauf à ce que le bateau s’oriente face à la houle rentrante au gré des vents et mini courants.
Il faut donc tenir le pastis et coincer les olives noires! ponton pratique pour débarquer et cable de sécurité évitant que les jeunes fassent des tours d’annexe…Disparaissent également volontier les éponges et autres récipients d’écopage, donc rien dans l’annexe.
La météo est clémente avec un vent faible et tournant volontier. De toutes petites gouttes de pluie une fois ou deux.
Côté approvisionnement le marché est bien achalandé surtout en produits portugais et locaux, pas vu de fromage de chèvre local encore. Les supermarchés permettent tout le reste sauf le chocolat noir!
Les voisins de quelques jours sont allés se grouper à Trrafal mouillage plus au nord de l’ile de Santiago avec ambiance village…
l’idée était de visiter d’ici les iles de Fogo et Brava mais la météo me fait hésiter eu égard à la sécurité du mouillage le temps d’une visite au volcan. Peut être le ferry…mais e mui caro.
Soirée musique et Grogue (Rhum local) Mmmmm, dodo bercé par la houle!
Tarrafal de Sâo Nicolau le 24 11 2011
Trois mois ce sont écoulés et commence à pointer l’heure des préparatifs à la traversée vers l’Amérique du sud. Attention ce n’est pas pour demain…mais pour après demain. Donc dans deux mois nous vogueront au grès des caprices de madame météorologie et de ses fantaisies, Pot au noir et autre Alizés du nord est et sud est sans compter quelques orages que nous espéront plutôt pluies que tourmentes. j’en apelle aux oracles dès aujourd’hui…
Le temps des rencontres n’est pas fini. Les capverdiens et les paysages de l’archipel sont parfois accueillants et tantôt si différents qu’il faille en chercher la communion dans leur tréfonds, soulever des voiles d’une lourdeur apparente, réalité de la vie, pour qu’au final celle ci s’établisse à coup sûr.
Des pêcheurs des cultivateurs et accessoirement commerçants voilà de quoi est composé le panel de cette population au fil des îles. Mais toujours musiciens dans l´âme et dans le corps. Tout s’y joue, de la rumba à la « Funana » de Santiago, du rap au rythmes de tango, valse et autres influences africaines mais aussi sud Américaines. La guitare trouve sa plénitude dans les mains expertes à la veillée. L’accordéon violon et autres vents ne sont pas les seuls a partager les notes des nombreuses créations de ces artistes.
La vie est encore à bien des « étages » suivant que tu sois pauvre ou riche sur ce chapelet d’îles essaimées au grès des vents au beau milieu de l’atlantique. les bords de mer et la montagne ne sont pas les seuls « étages » de vie, j’évoque là les différences sociales qui s’apparente à des castes tant leurs barrières semblent infranchissables encore pour la majorité. S’ajoute la migration, aux faibles moyens d’un état laborieux. Un pays qui veut avancer mais les inerties de tradition de la population et de moyens font payer cher les efforts…
Reste à découvrir Mindelo et São Antão. Mindelo port de réputation du Cap Vert avec sa surcharge de voiliers, en cette saison de traversée océanique. Voici une ville dont la réputation sulfureuse a été calmée par une équipe de « Ninja » tout du moins pour la partie basse de la ville près du front de mer et de la Marina.Les quelques semaines passées ici m’ont étés agréables car la ville est accueillante et le gens affables. J’aurai eu l’honneur de saluer la disparition de « La chanteuse aux pieds nus » en sa demeure de Mindelo j’ai cité Cesaria Evora. Paix à son âme d’humble ambassadrice.
San Antão le joyau inchangé depuis des siècles où la terre se combine avec la vie elle même. Nous y seront resté seulement deux jours hébergé dans un charmant et pittoresque gîte perché sur les hauts de « Vale d’Paul » haut lieu de distillation du « Grog » capverdien. J’en connaît une qui ne pouvait plus marcher, mais pas à cause du Grog!
Salvador da Bahia le 19 02 2012,
Nous voici de l’autre côté de la baignoire….Vent gentil, mer moyennement agitée et pas de »pot au noir » pour ainsi dire.
Passage de l’équateur au 27ème méridien, foie gras Liche fraîchement pêchée et bordeaux au menu le jeudi 09 février 2012. 19 jours et demi de traversée. 5.2 Kt de moyenne sur le parcours.
Equipage à trois régime alimentaire strict, celui des corvées encore plus par son absence! Sauf Pour Laurent Turin qui s’est cogné pas mal de repas.
L’arrivée sous la pluie…pour rincer le bateau en vue de Salvador.
Soirée au restau et carnaval dans les rues de Salvador de Bahia.
Quelques semaines dans la région de Salvador de Bahia puis la remontée vers la Guyane pour des raisons de séjour limité à trois mois au Brésil.
A bientôt donc pour les dernières!