La vie à bord a commencé un certain mois d’août 2009 à terre à Martigues en France.
Le bateau est sur son ber, grosse impression à l’approche de cette carène, je jauge ma capacité à évoluer et vivre à bord ,cuisine comprise, sans m’arracher les trois poils me restant sur le dôme (La condition si ne qua non pour une occupation permanente). Je campe donc à sec et en profite pour faire un petit bilan de ce qu’il m’incomberait de réaliser pour parer au plus pressé afin de naviguer après une éventuelle acquisition sans trop bourse délier. Il faut dire que celle ci se sent oppressée par les exigences de son propriétaire. Un petit complément de prêt vient à point permettre l’achat de la chose convoitée, mais la marge financière est faible quand aux réparations, lesquelles commencent dès lors, vannes à réviser, treuil de dérive à repeindre, échange de son câble pour un neuf, quelques décapages de peinture aux point critiques, visite de singe dans la mâture…
Avec le concours bienveillant des propriétaire Yvette et Claude le bateau est mis enfin à l’eau le 21 Août pour ma première grande navigation d’un demi mile…rendez vous au quai d’honneur de la mairie de Martigues. Des amis -je cite Monique et Jean Marie- sont venus me témoigner leur amitié et assistent à ce départ discret vers l’horizon flottant que le bateau ne quittera plus avant longtemps. Là le temps s’égrène à attendre le dernier déblocage financier. J’en profite pour mettre en oeuvre la machine « à revoir » tel ou tel détail. On commencera par l’enrouleur de génois avec la récupération des bagues de frottement inférieures.Premières tranches de vie à bord au mouillage forain, envie de continuer les investigations de bord, sont les leitmotiv qui ne me quitteront qu’avec le départ réel vers les « grandes mers ». J’y refait quelque mise au point ainsi que de petites modifications de barre et puis un guindeau tout neuf et une belle chaîne de 10 mm et 60 mètres vont assurer les futurs mouillages. En parlant de barre l’épisode durera un certain temps passant par des phases d’attente notamment suite à une coupure sur le pouce gauche avec entame du tendon. Peu de temps après alors que de nouvelles bagues de safran attendent de prendre place, un incident de mouillage nous guide GAARA et moi vers le chantier de la Pointe Rouge où nous séjournons un mois et demi. Là ,débosselage, traitement, peinture et soudure sont les occupations journalières qui nous conduiront vers une expertise du bateau à des fins d’assurance totale des risques inhérents au voyage. La chose aurait pu être réalisée avant mais les péripéties financières en avaient décidé autrement. En matière d’assurance les choix sont souvent draconiens.
Aujourd’hui en ce jour d’avril 2010 j’attends le rapport d’assurance en tournant d’un mouillage à l’autre, non sans souci avec les autorités portuaires locales si peu tolérante quand au temps de séjour libre. Notre époque ne laisse que peu de latitude à l’improvisation, c’est le moins que l’on puisse dire!
Heureusement des amis m’ont bien épaulé (Henry, Laurent, Thierry, Marc etc) quand il s’agissait de se déplacer pour quérir quelque fourniture ou tenir un tas de tôlier contre le flan meurtri de Gaara. Le conseils avisés de rencontres sur le chantier -je pense à Jean- ont étés d’un grand secours également.
Au mois de mai un autre intermède « bricolage », s’il en est…est la révision complète et draconienne du dessalinisateur; dépose et mise en pièces détachées sur la table du carré, simplification à l’extrême des diverses vannes et tuyauteries sur les conseils avisés de l’agent de Nantes l’ayant révisé antérieurement. Remise en condition et en service. Le tout au mouillage forain au Frioul!!!
Après quelques mois de navigation, nous sommes en Août 2010, les »petites » interventions s’égrènent le long du parcours, c’est ainsi qu’à Madère en arrivant à Porto Santo il fallut réparer le moteur du pilote automatique pour cause de glacis des dents de couronne en matière plastique injectée, pièces trouvées par hasard et bonheur dans le petit ship face au port de Madère après avoir désespéré de les recevoir de Belgique… puis aux Canaries les pompes à eau du groupe électrogène et du moteur seront entièrement remises à neuf, le coude de sortie de l’échangeur moteur rechargé à la soudure aluminium, joint neuf confectionné maison dans de la belle « Clingérite » épaisse achetée sur place. Remplacement collier cassé de maintien de la tubulure d’eau avant du moteur par un exemplaire issu de l’aviation en inox.
Ayant installé la trinquette à poste sur son étai mobile, la rencontre d’Hervé et Anne Flore sur »Leenan Head » Sorte de cotre Ecossais a permit de leur faire confectionner une belle housse en pvc.
Actuellement en ce mois de janvier 2011 à Dakar les possibilités d’approvisionnement sur place étant nulles, cela interdit donc les dépenses d’aspect technique et tant mieux pour le porte monnaie mais ce n’est que partie remise nous le savons tous!